Une genèse épique

Le 15 octobre 2014, Isabelle Billard, Mathilde Congiu, Aurélie Dacalor et Aude Soubrier ont diffusé une pétition afin que le Comité Directeur de la FFE puisse débattre du sujet de la mixité aux championnats de France d’échecs des jeunes, à l’occasion de sa réunion prévue en novembre.

La pétition était rédigée de la façon suivante : Aurélie DacalorAurélie DacalorAurélie DacalorAurélie DacalorAurélie Dacalor

La mixité des championnats de France d’échecs des jeunes doit être un élément clef de la politique féminine aux échecs pour les raisons suivantes : Aurélie DacalorAurélie DacalorAurélie DacalorAurélie DacalorAurélie Dacalor

  • Un argument de principe : Les filles doivent être autant encouragées et avoir autant l’opportunité d’obtenir des titres mixtes que les garçons or ce n’est à l’évidence pas le cas aujourd’hui. La grande majorité des intervenants auprès des jeunes joueuses (dirigeants de club, entraîneurs, personnel de la FFE, etc.) encourage au contraire les filles à briguer les titres et qualifications les plus faciles à obtenir, à savoir les féminins. Il faut également mettre fin à la tentation actuelle de présenter les titres mixtes et féminins comme équivalents : être championne de la moitié (en l’occurrence féminine) d’une population donnée ne pourra jamais être équivalent au fait d’être champion-ne de la totalité de la même population. Aurélie DacalorAurélie DacalorAurélie Dacalor
  • Un argument pragmatique : Les filles doivent pouvoir autant progresser que les garçons à l’occasion des championnats de France jeunes. Les efforts, le travail et, partant, les résultats, sont d’autant plus importants que les objectifs sont ambitieux. Quand l’objectif est moindre (il n’est un secret pour personne que les championnats féminins sont considérablement moins relevés que les championnats mixtes), les performances ne peuvent qu’être moindres. Des championnats mixtes, nécessairement accompagnés de la poursuite des titres mixtes par les filles (qui doivent donc être encouragées en cela par leur entourage et par la FFE), sont un outil indispensable pour l’élévation du niveau féminin. Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor
  • Un argument psychologique. Comment nos jeunes joueuses peuvent-elles se construire comme les égales de leurs camarades masculins et comment peuvent-elles considérer qu’elles ont autant de potentiel qu’eux alors qu’on les oriente pendant des années vers des championnats séparés et de moindre force avec des titres séparés et de moindre importance ? Aurélie Dacalor
  • Un argument de droit: S’il existe un championnat féminin, duquel le genre masculin est strictement exclu, son pendant exact devrait être un championnat masculin excluant strictement les femmes. Le système actuel est hybride, inéquitable et il est préjudiciable à la valorisation du championnat de France mixte, le seul qui devrait être accepté. Quant au demi-championnat qu’est le féminin, il est sportivement peu crédible. Aurélie DacalorAurélie DacalorAurélie Dacalor
  • Un argument de communication: Comment peut-on justifier auprès de la population ou de sponsors qu’un sport intellectuel soit non mixte alors que l’école est obligatoirement mixte ? Aurélie DacalorAurélie DacalorAurélie DacalorAurélie Dacalor

Afin d’améliorer la portée des championnats jeunes actuels, nous proposons une politique alternative, fondée sur l’idée d’égalité entre jeunes joueurs et joueuses d’échecs : Aurélie DacalorAurélie DacalorAurélie Dacalor

  • Championnats de France jeunes exclusivement mixtes, Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor
  • Qualifications aux championnats de France, d’Europe et du monde également réparties entre garçons et filles,
  • Incitation faite aux filles d’avoir les mêmes objectifs sportifs que les garçons. Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor

Les signataires sont essentiellement des joueurs d’échecs, la pétition a suscité l’adhésion de nombreuses participantes, pour certaines vainqueurs des championnats de France jeunes féminins. Les autres signataires sont des responsables à la Fédération, de nombreux parents, mais aussi de nombreux joueurs de haut niveau. Tous ont rendu la question plus audible et en ont démontré l’intérêt transversal. Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor

Chronologiquement, Aurélie Dacalor, alors Secrétaire Générale de la  FFE, avait fait porter le sujet de la mixité aux championnats de France jeunes à l’ordre du jour du Comité Directeur de juin 2014. Il n’avait alors suscité aucune réaction négative des dirigeants, et c’est faute de temps qu’il n’avait pas été abordé par le Comité. Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor

La pétition n’a vu le jour que près d’un semestre plus tard, lorsque les joueuses signataires se sont rassemblées pour porter ce sujet de discussion à l’approche du Comité Directeur de novembre. Les pétitionnaires n’ont vu aucun obstacle à ouvrir le débat de manière informelle pour permettre aux dirigeants de la FFE d’en cerner les axes majeurs. Ce droit de proposition, d’actualité et non-coercitif, n’était finalement qu’une redite de l’ordre de jour précédent, non épuisé. Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor

Or il se trouve que cette pétition a démesurément offusqué la Fédération Française des Échecs, et plus précisément sa Directrice Nationale des Féminines, Jocelyne Wolfangel. A tel point que la question de fond fut entièrement détournée de son objectif de discussion et ses partisans réduits au silence. Aucun argument de sa part n’est venu alimenter la réflexion et les échanges relatifs à la mixité. C’est à regrets que le débat d’idées fut même transformé en conflit personnel. Espérant des excuses des pétitionnaires qu’elle n’a pas obtenues, la Directrice Nationale des Féminines a démissionné de ses fonctions à la Fédération se déclarant désormais incapable d’assurer ses « fonctions en toute sérénité ». Aurélie Dacalor

Depuis que la DNF a finalement repris son poste, nous ne connaissons pas plus ses arguments de fond qu’au lancement de la pétition. De cette manière, ce qui relevait d’une volonté saine et collective de discussion pour faire progresser le niveau général des joueuses n’a jamais atteint son but.

Maintenant qu’aucun prétendu conflit n’est plus une issue de secours, bien évidemment le sujet de la mixité chez les jeunes joueurs d’échecs demeure. Le souhait le plus vif d’Echecs & Mixte !, désormais constituée en association, reste celui de susciter un débat serein sur le fond, tant à la FFE qu’en dehors de ses organes de décision. Ce débat semble inévitable si la FFE entend se montrer cohérente entre les actions qu’elle dit mener en faveur de la progression et l’avenir des joueuses, et la politique qui est conduite à ce jour pour y parvenir. Échecs & Mixte ! en a fait son objet principal et ses membres agiront dans ce but tant que cela sera nécessaire. Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor

En cette discipline sportive atypique, les femmes sont des joueurs comme les autres !

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