Perspectives de l’association et prochaine Assemblée Générale

La prochaine Assemblée Générale d’Échecs & Mixte aura lieu en septembre. Nous sommes à un tournant, nous réfléchissons à quelles inflexions donner à notre action, ceci incluant la possibilité de mettre l’association complètement en sommeil pour nous engager autrement.
Si vous voulez participer à cette réflexion, ou vous engager d’une manière ou d’une autre au sein d’Échecs & Mixte, vous pouvez adhérer (l’adhésion est à 10€, l’argent sert à maintenir le site internet).
Vous pouvez aussi nous écrire à l’adresse echecsetmixte@gmail.com

Nous rappelons bien sûr que, même si nous restons ouvert-e-s à la discussion, comme dans toute association, seul-e-s les adhérent-e-s à jour de cotisation peuvent participer aux décisions de l’association.

Retour sur les sensibilisations aux Violences Sexistes et Sexuelles de la FFE

En tant qu’arbitre, j’ai suivi la première des sessions de Sensibilisation aux Violences Sexistes et Sexuelles donnée par l’association Colosse aux pieds d’argile et organisée par la FFE. Il s’agit de sessions de deux heures. Chaque titulaire d’un diplôme de la FFE (en tant que formateur, formatrice ou arbitre) doit en suivre une.

La session que j’ai suivie était présentée par un intervenant de Colosse aux pieds d’argile ainsi que Jean-Baptiste Mullon, vice-président de la FFE. C’était en visio et je pense qu’il y avait une centaine de participants et participantes.

Déroulé de la sensibilisation
C’est vraiment une sensibilisation et non une formation : en deux heures, avec autant de monde, il n’y a pas moyen de vérifier ce que les participants et participantes en auront retenu. Il y avait néanmoins la possibilité de poser des questions à certains moments.

La sensibilisation commence par la diffusion d’une vidéo de présentation de Colosse aux pieds d’argile, avec notamment les faits subis par son président pendant son enfance. Suit une conférence avec diaporama avec des moments pour répondre aux questions.
C’est très complet pour les violences sexuelles sur les enfants, les détecter, écouter les enfants, les obligations légales pour prévenir les autorités, et même comment se prémunir de fausses accusations (ne pas mettre un enfant à l’avant quand on est seul-e en voiture avec lui, laisser la porte ouverte quand on donne un cours particulier…)


En revanche, sur le sexisme, il n’y a rien. C’est une sensibilisation sur les violences sexuelles dont sont victimes les enfants et adolescent-e-s, pas du tout au problème du sexisme ou à autre chose. L’intervenant a dit que ça concernait « toutes les violences » mais il n’y a rien concernant ce que peut vivre de lourd une joueuse dans un club. (Au passage, j’ai même remarqué que tout le diaporama était au masculin. L’intervenant a bien précisé qu’un agresseur pouvait être une femme aussi, mais le diaporama ne parle que « d’encadrant » au masculin). Je remarque même que l’intervenant utilisait l’expression « les violences » comme s’il parlait de toutes violences en général, alors que son exposé était quand même clairement sur les violences sexuelles sur des enfants, pas sur des violences physiques qui ne seraient pas sexuelles, ni sur du sexisme, ni sur des violences sexuelles sur adultes.

On a parlé de la vérification d’honorabilité. On doit, si on a un diplôme fédéral, demander soi-même à faire vérifier son honorabilité (cela ne vérifie pas que le casier judiciaire mais aussi les plaintes qu’il peut y avoir contre quelqu’un). Il n’y a encore eu personne dont l’honorabilité serait en défaut, selon Jean-Baptiste Mullon parce que quelqu’un qui sait qu’il y a des plaintes contre lui ne ferait cette demande. Les président-e-s de club peuvent et doivent aussi demander à vérifier l’honorabilité d’un-e encadrant-e, par exemple un parent qui s’occupe d’une équipe jeune.
Là, j’ai demandé ce qu’on pouvait faire quand un-e intervenant-e ou un-e encadrant-e n’avait pas de licence FFE. Il arrive parfois que des clubs aient des profs d’échecs, bénévoles ou non, qui n’ont pas de licence. Ça peut aussi être le cas d’un père ou d’une mère qui s’occupe d’une équipe jeune et va parfois les ramener en voiture (les voitures sont, selon l’intervenant de Colosse aux pieds d’argile, un lieu vraiment risqué car beaucoup d’agressions sur des jeunes s’y déroulent). J’ai eu la sensation, au vu des réponses, que personne à la FFE ne s’était posé la question. La même question a été posée à une des sessions suivantes, là il a été dit que les clubs avaient intérêt à licencier leurs bénévoles car sinon ils ne sont pas assurés pour leurs actions au club.

Une bonne sensibilisation à la question des violences sexuelles sur les enfants, rien sur le sexisme
Cette sensibilisation qui ne dure que deux heures est vraiment bien et complète sur le sujet des violences sexuelles sur les jeunes.
Par contre, ce n’est pas une sensibilisation aux violences sexistes. Ça ne va pas améliorer les rapports femmes / hommes aux échecs. Un des participants a parlé d’ailleurs de la phrase « tu joues bien pour une fille » pour savoir si c’était de la violence (il l’a sans doute lu sur le Facebook d’Échecs &Mixte, lors que nous avons publié les phrases sexistes entendues ordinairement). On lui a répondu que non, j’ai senti que pour l’intervenant, ce n’était pas du tout son sujet. 

J’ai peur que ces sensibilisations qui sont nécessaires permettent en même temps que certain-e-s puissent dire que les remarques sexistes, c’est rien. J’avais fait la même expérience avec le dossier paru dans L’Équipe il y a un an où des joueuses d’échecs dénonçaient le sexisme dans notre sport : un joueur que je connais, qui n’avait pas lu le dossier, me disait que celles qui y apparaissaient étaient des femmes courageuses qui se plaignaient de quelque chose de grave, alors que dans son club il y avait une fille qui pinaillait pour de petites remarques homophobes… En gros cette personne utilisait le dossier de L’équipe pour minimiser ce qui se passait dans son club.

Les questions qui se posent maintenant
Comment ces sensibilisations vont-elles continuer ? Il doit y en avoir de nouvelles en septembre (il n’y avait que quatre sessions pour ce printemps, la dernière étant le 8 juin, tout le monde n’a pas pu avoir de place) mais est-ce que ce sera pérennisé pour dans trois ans, huit ans, dix ans ? Est-ce qu’il y aura une mise à jour des informations ? Que se passera-t-il pour les prochains arbitres et formateurs / formatrices qui auront leur diplôme après cette vague de sensibilisations ? Et est-ce que ça peut être intégré à la formation initiale ? Enfin il faut vraiment savoir si la FFE peut proposer quelque chose pour vérifier l’honorabilité des encadrants et encadrantes qui n’ont pas de licence. Parce que plein de clubs ne peuvent pas s’en passer et c’est un problème potentiel.

#MeTooChess : rendre visible le harcèlement sexiste et sexuel dans les échecs

Comme beaucoup nous avons été très touché-e-s de la lettre collective écrite par des joueuses et signée par plus d’une centaine d’entre elles dénonçant le harcèlement sexiste et sexuel et les agressions qu’elles ont pu vivre dans des clubs, des tournois et lors de l’entrainement : « Pour que la peur change de camp »

Cette lettre courageuse et nécessaire parue dans le journal Le Monde a le mérite de montrer, notamment à ceux qui ne connaissent pas ce milieu, que le sexisme y existe et y est courant, notamment dans ses aspects les plus sombres.

Une jeune femme assise sur un banc de pierre, nue avec seulement un drap posé sur une cuisse, tente de repousser deux hommes, penchés de l'autre côté du banc qui semble lui parler. Elle a l'air triste, harassée, épuisée.
Suzanne et les Vieillards, par Artemisia Gentileschi (1610)

Nous voudrions ici pouvoir montrer cela aussi à celles et ceux qui évoluent dans le monde des échecs et qui souvent ne voient pas le sexisme, celles et ceux qui ne se sentent pas concerné-e-s, qui ne réagissent pas si ça se passe devant eux car ces personnes ne se rendent pas forcément compte du problème. Nous sommes pourtant nombreuses à avoir entendu des remarques choquantes et à voir que ça ne dérangeait pas, ou pas tant que ça les joueurs tout autour. Nous voulons leur montrer que ces comportements existent, pour qu’ils puissent réagir. Ce n’est pas grand chose de dire à quelqu’un « là, tu peux pas parler comme ça » et pourtant ça change tout. Cela a un impact non seulement sur celui qui a fait une remarque sexiste (car il découvre que non, tout le monde ne pense pas comme lui, et que oui, là il a dépassé les bornes), mais cela impacte aussi celle qui se prend cette remarque : ça lui montre qu’elle n’est pas seule dans ce tournoi, dans ce club, ou face à cet entraineur. Ça lui rappelle qu’il est normal qu’elle soit choquée, et qu’elle a le droit de ne pas admettre qu’on lui parle comme ça.

Nous aimerions collecter ces remarques pour que nos ami-e-s, nos coéquipiers, nos entraineurs, tous ceux qui évoluent dans le monde des échecs puissent comprendre que oui, c’est réel, oui, ça arrive souvent, oui, on n’en peut plus.

Vous avez été témoin ou victimes de remarques ou de propos sexistes dans un club d’échecs ? Vous avez jugé que ça ne valait pas la peine de faire une plainte à la commission de discipline, ou vous l’avez fait mais vous souhaitez en parler maintenant ? Vous voulez qu’on sache que ça existe, qu’on voie le problème ? Envoyez-nous un mail à l’adresse echecsetmixte@gmail.com pour nous le raconter. Pensez à nous donner votre vrai nom (pour qu’on soit sûr que vous existez bien, qu’on n’est pas face à un fake) et précisez si vous souhaitez rester anonyme ou si vous souhaitez que votre témoignage soit publié avec votre nom, vos initiales, ou autre. C’est intéressant d’indiquer des détails, comme par exemple votre âge au moment des faits, la situation (en cours, au club, en tournoi…) Vous pouvez aussi mettre vos anecdotes directement sur Twitter (X) avec le hashtag #MeTooChess.

Nous publierons vos témoignages ici et sur les réseaux sociaux de l’association (Twitter / X et Facebook). Vous pouvez bien sûr aussi nous envoyer vos témoignages par message privé sur nos réseaux.

En attendant vos témoignages, voici quelques exemples de remarques entendues (ce sont des exemples venus de plusieurs personnes, de différents clubs et de plusieurs ligues) :

« T’es gentil avec la demoiselle ! »

par un ami de mon adversaire juste avant une partie de tournoi important.
J’ai battu l’adversaire en question.

« Le problème avec cette joueuse, c’est qu’elle s’épile pas les aisselles »

par un joueur de mon club. Il parlait d’une joueuse de haut niveau. En entendant ça, j’ai compris qu’on peut jouer aussi bien que possible, on sera toujours réduite à son corps, à un morceau de viande qui doit être désirable pour les hommes.

« Il y a plusieurs femmes dans votre équipe ? J’apprécie beaucoup les femmes ».

Par un joueur qui se voulait sans doute galant d’une équipe adverse lors d’un match de nationale.

« Faites attention sinon vous allez vous le prendre dans les dents ! »

J’étais arbitre-joueuse d’un match de Nationale dans mon club. Le capitaine de l’équipe adverse et mon adversaire se disaient des blagues dans la salle, ce qui me dérangeait. Je leur ai demandé de se taire. Le capitaine de l’équipe adverse m’a affirmé qu’il avait le droit de parler à son joueur. J’ai répondu qu’il n’avait pas le droit de lui parler pour des blagues. Le joueur, une armoire à glace, m’a rétorqué cette phrase. J’ai demandé s’il parlait au propre ou au figuré. Il m’a répondu que c’était au figuré, mais j’étais terrorisée. Après ma partie, comme j’étais arbitre et que je devais rester jusqu’à la fin du match, je suis allée me cacher dans les toilettes pour pleurer. C’était il y a une dizaine d’année, j’ai pu envoyer un avertissement, en tant qu’arbitre, à ces deux joueurs.

« Il y a des années, avec des potes, on se disait que pour gagner des coupes il faudrait se couper les couilles, et ben maintenant à la FFE il y en a qui le font ! »

Par un joueur du club. Là j’ai compris que pour ce joueur, qui enseigne par ailleurs les échecs, une femme était juste un homme avec des « couilles » coupées.

« _ Je vais te planter un mat du Berger !

_ Tant que tu me plantes pas autre chose ! »

Cet échange élégant se trouvait sur le groupe What’s app (non officiel) de mon club. La plupart de ceux qui l’ont lu trouvé ça très drôle, mais pas moi (j’y étais la seule fille). J’ai fait savoir que ce n’étais pas le lieu pour ça. On m’a répondu que c’était à la majorité de décider, et que la majorité était pour ce genre d’humour (comme je l’ai dit, j’étais la seule fille. Donc jamais dans la « majorité »). J’ai quitté ce groupe.

« Oh, c’est magnifique, quand tu te penches en avant c’est vraiment magnifique ! »

J’aidais à préparer un tournoi en posant des feuilles de partie sur les échiquiers. Je ne m’étais pas rendu compte que mon haut baillait et qu’on voyait mon décolleté. Celui qui a dit ça à la cantonade était l’arbitre principal. Je suis allée le voir, on s’est expliqué discrètement, il a compris le problème et n’a pas recommencé.

Sept ans et des raisons de se réjouir !

Aujourd’hui 17 février 2022, cela fait sept ans que l’Association Échecs & Mixte a été créée. À sept ans, on sait lire et écrire, on entre dans l’âge de raison, on commence à être « un-e grand-e ». À Échecs & Mixte, nous avions noté il y a quelques mois que nous sommes arrivé-e-s, avec la nouvelle équipe à la tête de la FFE, à une étape où nous espérons travailler moins dans l’opposition, et plus de manière constructive. Notre travail sera peut-être moins visible sur le site, mais nous continuerons à réfléchir sur la question de la mixité dans notre sport et à dialoguer avec les différentes instances de la FFE pour la faire avancer.

Dans cette période, nous avons une raison de nous réjouir : l’équipe d’arbitrage aux prochains championnats de France Jeunes à Agen sera mixte ! En comptant l’arbitre en chef, on trouve en effet neuf femmes et neuf hommes qui arbitreront ce championnat. Cela permettra en premier lieu de montrer aux jeunes joueurs et joueuses que le monde des adultes n’est pas seulement organisé par les hommes, que les femmes aussi peuvent connaître les règles et représenter l’autorité, mais aussi aux femmes arbitres d’enrichir leur expérience et peut-être d’affermir leur motivation à faire de l’arbitrage.


Certain-es noteront qu’en dehors de Loriane Lebret, arbitre en chef adjointe, les femmes de cette équipe sont en général moins titrées ou expérimentées que leurs homologues masculins. Cela n’est pas étonnant si on se souvient qu’il y a seulement à peu près 10% de femmes parmi les arbitres, quand il y a 20% de joueuses parmi les licencié-e-s à la FFE. Il y a peu de femmes arbitres, et il y en a encore moins aussi parmi les arbitres les plus titré-e-s.

Néanmoins, face à cette inquiétude, on peut se rassurer en rappelant qu’un-e arbitre expérimenté-e n’est pas forcément très titré-e (Émily Minaud est AFO1, donc le grade juste au-dessus d’arbitre club. Mais elle est arbitre depuis au moins 10 ans et a déjà arbitré des championnats de France jeunes lors de plusieurs éditions). Pour celles et ceux qui craignent qu’on choisisse des arbitres trop inexpérimentées sous prétexte de favoriser la mixité, la Direction Nationale de l’Arbitrage a eu l’intelligence d’expliquer la manière dont l’équipe a été constituée, précisant avoir souhaité « s’appuyer sur une épine dorsale solide composée de 7 Arbitres Internationaux et Arbitres FIDE pour encadrer les collègues ayant moins d’expérience lors de tels événements ». L’équipe n’a pas été constituée au hasard, des principes ont été suivis, et nous remercions la DNA d’avoir trouvé le moyen de présenter une équipe à la fois mixte et solide.

Nous espérons avoir d’autres raisons de nous réjouir dans les mois et les années à venir, même si nous savons qu’il nous faut rester vigilant-e-s à Échecs & Mixte pour que la mixité aux échecs continue à avancer et qu’elle profite à chacun-e. Si vous souhaitez nous soutenir, vous pouvez adhérer ou ré-adhérer pour l’année 2022, ainsi que nous écrire pour discuter de sujets qui vous tiennent à cœur concernant la mixité.

Et maintenant,qu’est-ce qu’on fait ?

Gravure d'une boussole en noire et blanc, avec pour légende "Fig.21 - Boussole."

Au printemps dernier, les élections ont amené à la tête de la FFE une nouvelle équipe, celle de la liste menée par Éloi Relange, dont le programme est celui qui nous avait paru le plus sérieux et le plus développé concernant le secteur féminin. Nous félicitons bien sûr cette liste. Ce changement en a entrainé d’autres : plusieurs branches de la FFE ont renouvelé leur direction, la Direction Nationale des Échecs au Féminin (DNEF) a disparu, nous nous réjouissons de la création d’une « Commission Mixité », et enfin la commission Jeunes n’existe plus car les questions qui concernent les jeunes seront maintenant traitées « transversalement ». 

On ne s’en cachera pas, ces changements nous paraissent positifs, tant nous avons pu avoir le sentiment de ne pas avancer avec les personnes qui se trouvaient à la tête de la FFE ou de la DNEF par le passé : l’impression frustrante de faire du surplace, d’être ignoré, de devoir se placer en opposition alors qu’on voulait avant tout travailler de manière constructive. Rappelons par exemple l’affaire du plan de féminisation de la FFE : nous avons compris durant la campagne que ce plan était indispensable pour obtenir l’agrément sportif pour notre fédération… mais que sa réalisation l’était beaucoup moins… Ce pourquoi, alors qu’il avait été annoncé tambour battant, il n’a que très incomplètement été réalisé par l’équipe Kouatly.

Un sextant
Crédit photo : Rama, CC BY-SA 3.0 FR https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/fr/deed.en, via Wikimedia Commons

Une phase plus constructive ?

Nous espérons donc travailler de manière plus constructive avec la nouvelle équipe qui se trouve à la tête de la FFE. Certain-e-s membres d’É&M ont intégré des commissions fédérales. Il est assez normal qu’après des années à faire des propositions pas toujours entendues par notre fédération, il est temps pour elleux d’essayer concrètement et directement d’améliorer les choses.

Mais nous continueront, à Échecs & Mixte ! à nous exprimer sur ce site et à communiquer avec ceux qui dirigent la Fédération Française des Échecs pour faire des propositions, évaluer son action et, s’il le faut, dénoncer ce qui ne va pas[1]. Nous espérons néanmoins que nous entrons dans une phase plus constructive de notre action.

D’autres manières de militer

À Échecs & Mixte, nous devons aussi réfléchir à d’autres manières de militer. Nous allons par exemple essayer de mieux communiquer avec les Ligues pour voir les diverses manières d’arriver là à la mixité, notamment dans les championnats de Ligue Jeunes où les filles et les garçons joueront ensemble. Durant la campagne, Éloi Relange et son équipe avaient assuré qu’ils étaient pour la mixité aux championnats jeune, mais qu’il fallait d’abord, pour l’appliquer aux Championnats nationaux, que les Ligues décident elles-mêmes de l’appliquer dans les championnats régionaux. Sauf que ça simplifierait bien les choses que les championnats nationaux commencent par appliquer la mixité. Par exemple, actuellement, dans les ligues qui appliquent la mixité, on a des « doubles qualifiées », c’est à dire des compétitrices qui sont qualifiées à la fois en féminin et en mixte au terme du championnat régional. Il faut qu’elles fassent un choix, et ce choix peut être fait dans la semaine qui suit le championnat dans certaines ligues (ce qui arrive par exemple en IDF, où donc les filles et garçons moins bien classé-e-s attendent pour savoir si c’est une place en mixte ou en féminin qui va être libérée) ou, dans d’autres ligues, avant même de jouer, quand les joueuses ne sont pas encore conscientes de leur niveau. Cela crée des différences entre les Ligues pour la qualification des joueuses en mixte. 

C’est bien compliqué, non ? Alors que si les championnats de France Nationaux Jeunes étaient mixtes, chaque Ligue n’aurait qu’à envoyer un nombre déterminé de filles et de garçons, et il n’y aurait plus parmi les joueuses de « qualifiées mixte » et de « qualifiées féminines », juste des « qualifiées ». Filles et garçons joueraient ensemble avec à la fin un double classement, ce qui permettrait à certaines joueuses qui ont besoin de se sentir entourées de continuer à se retrouver « entre copines » aux championnats de France, et plus personne ne ferait pression sur les joueuses pour qu’elles aillent « chez les filles » parce qu’il y est plus facile de gagner des coupes, mais où leur résultats risquent de s’étioler dans un championnat moins sportif. 

Au XII siècle, on se représentait le monde comme sur cette carte établie par le géographe Al Idrissi. À Échecs & Mixte ! on espère qu’un jour la séparation entre filles et garçons dans les championnats jeunes ne sera plus, tout comme cette carte, qu’un témoignage du passé.

Voilà les perspectives vers lesquelles nous allons, perspectives dont nous pourrons discuter avec nos membres lors de notre prochaine Assemblée Générale. Nous serons par ailleurs toujours heureu-x-ses d’apporter notre expertise à tous ceux qui s’intéressent  aux femmes dans le domaine des échecs et de recueillir les témoignages de celles qui veulent nous faire partager leur expérience dans ce domaine.


[1] Nous pouvons en profiter, au passage, pour remarquer que l’équipe d’arbitrage pour le championnats de France Jeunes en octobre à Agen ne compte toujours que 30% de femmes arbitres. Même si la situation est assez compliquée pour cette édition, on peut peut-être se dire qu’il faut qu’à l’avenir la FFE et la DNA trouvent enfin des solutions pour arriver à des équipes mixtes.

Elections 2021 : formatrices, compétitions féminines, haut-niveau.

Suite et fin de notre dossier sur les propositions des candidats au Comité Directeur avec les propositions des différentes listes sur les possibilités de devenir formatrice aux échecs, les compétitions féminines, et le haut-niveau.

Formatrices : Unité, considérant que « les clubs avec des entraîneurs femmes ont tendance à avoir un nombre plus important de féminines », propose de faciliter la formation en passant par la validation des acquis par l’expérience. On nous donne l’exemple d’une joueuse de haut-niveau qui après sa carrière aurait certainement des aptitudes et une expérience pour devenir entraineure. Nous nous sommes étonné-e-s de cette proposition dans le cadre d’une féminisation de la FFE : d’abord parce qu’on ne sait pas quelle étude indique que les formatrices et entraineures permettent d’avoir plus de joueuses dans un club (mais on se le demandait déjà en 2019 et on n’a toujours pas la réponse). En outre, pourquoi faudrait-il des moyens d’accès à la formation différents pour les femmes ?
Sophie Milliet nous a répondu que la complexité des diplômes de formation est un frein à ce que les femmes passent ces diplômes, sans nous expliquer en quoi ça l’était plus pour elles que pour les hommes (peut-être parce que des mères de familles ont moins le temps de s’engager dans un stage de formation ? Mais alors ne faudrait-il pas trouver d’autres façons d’organiser les stages ?) De toute façon, les hommes aussi pourront bénéficier de ce parcours… Nous devons nous avouer assez dubitatives devant ces arguments. Nous craignons un diplôme au rabais pour les femmes, et surtout nous voyons mal en quoi cette mesure serait particulièrement incitatrice à une féminisation des clubs.

Chez Ouverture, on va plutôt vers une baisse des coûts des stages pour devenir formatrice, avec une politique tarifaire incitative ou un système « une place achetée une place offerte » pour les licenciées. Là encore on estime que « la mixité des enseignant·e·s produit des bénéfices considérables pour le développement de l’enfant et améliore la volonté de perfectionner son jeu pour de nombreuses femmes. » En outre Ouverture prévoit de créer un groupe de 100 professeures accompagné par la FFE pour leur parcours de formatrices. On n’a toujours pas de preuves que les formatrices permettent d’avoir plus de femmes en club, mais au moins on se dit qu’avec une meilleure politique tarifaire et un suivi, on peut avoir plus de femmes qui enseignent les échecs, et donc montrer dès l’initiation que les échecs sont un monde mixte.

Enfin, du côté d’Un temps d’avance, on compte « féminiser les équipes de formation »… Comment, à quel niveau ? On l’ignore.

Compétitions féminines : Unité propose de créer des interclubs féminins aux niveaux départemental et régional afin de « renforcer l’esprit d’équipe », tandis qu’Ouverture souhaite « favoriser une pratique « loisir » féminine par le renforcement de dispositifs de tournois féminins ». Ces deux mesures ne nous convainquent pas tout à fait. Tout d’abord parce qu’on a du mal, à Échecs et Mixte, à imaginer que la féminisation passe par le fait de garder les femmes dans une réserve naturelle avec d’autres animaux de leur espèce. On se demande par exemple l’intérêt qu’a la DNEF à promouvoir autant les tournois féminins sur internet où les joueuses n’ont même pas l’occasion de discuter vraiment ensemble (en dehors des chats, où l’échange d’expériences reste très limité).
Nous croyons vraiment en la mixité : la féminisation de la FFE passe par le fait que tous et toutes puissent se côtoyer en équipe et en tournois. Nous savons néanmoins que beaucoup de joueuses sont sensibles à l’aspect convivial des tournois et compétitions féminines. Des propositions comme celles de ces listes laissent donc l’association dubitative, surtout que pour organiser des compétitions et des tournois, il faut des week-ends qui ne soient pas déjà pris par d’autres événements, et il n’en reste pas tant que ça dans une année. Nous préférerions une politique ambitieuse axée sur l’idée de faire participer les femmes aux compétitions existantes – qui seront d’autant plus conviviales en devenant réellement mixtes.

Compétitions par équipes mixtes : seule la liste Ouverture nous a répondu sur notre proposition alternative à la règle dite de « la féminine obligatoire » qui consiste à avoir une proportion de joueuses qui jouent à leur niveau sur toute une saison. Ouverture nous répond que cette solution semble « envisageable à la condition qu’elle ne représente aucune complication pour les dirigeant⋅e⋅s ». Il y a une inquiétude liée au fait de savoir si des clubs ne vont pas faire jouer des joueuses « trop jeunes ou trop faibles » s’ils n’ont par exemple pas d’équipes dans une petite division. Mais nous répondons que ces joueuses ne joueraient au-dessus de sur niveau qu’une saison, les équipes pouvant passer dans la division inférieure l’année suivante. Nous espérons avoir montré, lors de nos échanges avec Éloi Relange, que cette proposition alternative est réellement envisageable.

Le haut-niveau : la liste Un temps d’avance compte « atteindre l’égalité de traitement femme / homme dans l’attribution des prix et cachets ». Comme souvent avec cette liste, la proposition n’est ni détaillée ni expliquée (sentirait-on une certaine exaspération de notre part avec les propositions souvent floues de cette liste ?) On imagine donc qu’il s’agit des prix dans les championnats de France et les tournois organisés par la FFE. Une question se pose alors : Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? Cette proposition ne semble pas si difficile à mettre en œuvre, pourquoi l’équipe en place, qui se retrouve majoritairement sur la liste Un temps d’avance, n’a-t-elle pas commencé à la mettre en place avant ?
Chez Unité, à notre proposition de mieux doter les tournois fermés à possibilité de normes qui intègrent des joueuses, la réponse est « oui, oui, ne vous inquiétez pas » en s’appuyant sur l’expérience de Joël Gautier, tête de liste, dans l’organisation de tournois. Or nous ne demandons pas une action ponctuelle, mais s’inscrivant dans la durée. La réponse d’Ouverture nous rassure plus : « actuellement, la fédération verse déjà une aide financière aux tournois à normes. Nous sommes favorables à la mise en place d’un système de bonification de cette aide afin d’encourager la participation de joueuses. » Cette liste réfléchit aussi, comme nous l’avions proposé, à trouver une solution pour que les meilleures joueuses puissent participer au tournoi Accession au Championnat de France, tout en cherchant à « garder un National féminin attractif. »

En conclusion, globalement, sur ces sujets, on sent les propositions un peu disparates. Si celles de Un temps d’avance sont, comme souvent, insuffisamment développées pour emporter notre soutien, celles des deux autres listes montrent qu’il faudra encore réfléchir pour améliorer les interclubs ou sécuriser les parcours des meilleures joueuses. Nous espérons dans tous les cas que la liste qui sera majoritaire aux élections sera prête à continuer cette réflexion et à trouver des solutions concrètes aux questions abordées dans ce dossier. Nous devons souligner que si Unité nous semble avoir entamé sa réflexion mais que ses propositions paraissent encore un peu improvisées (peut-être parce que c’est la liste qui s’est déclarée le plus tard), Ouverture montre un vrai travail sur ces sujets, avec une vision d’ensemble concernant les femmes aux échecs. Nous serons dans tous les cas prêt-e-s à travailler avec tou-te-s celleux qui seront élu-e-s, en espérant que nous pourrons dialoguer avec les prochains responsables de la FFE et être entendu-e-s.

Pour revenir au sommaire de notre dossier sur les élections de 2021 au Comité Directeur de la FFE, il suffit de cliquer ici.

Dossier : Élections au comité directeur de la FFE, ce qu’on nous propose pour le secteur féminin

Nous avons lu les programmes des trois listes aux prochaines élections de la FFE, nous leur avons écrit, nous avons lu leurs réponses et nous avons aussi dialogué directement avec les candidats lorsque c’était possible.

Nous mettons sur cette page les liens utiles pour ces élections qui auront lieu le 3 avril, ainsi que les liens vers nos textes sur les programmes des trois listes.

Voici donc nos analyses des propositions des candidats :


Cette page sera mise à jour régulièrement pour y ajouter les nouvelles analyses que nous publierons, et éventuellement des liens utiles.



Les trois listes en présence sont, dans l’ordre alphabétique :

  • La liste Ouverture, menée par Éloi Relange. Son programme pour le secteur féminin est en lien sur cette page et sa réponse à notre lettre aux candidats sur celle-ci.
  • La liste Unité, menée par Joël Gautier. Son programme pour le secteur féminin est indiqué dans la page Promotion fédérale de son site. L’échange que nous avons eu avec Sophie Milliet, en deuxième position sur cette liste, est sur cette page du nôtre.
  • Le programme de la liste Un temps d’avance, menée par le président sortant de la FFE, Bachar Kouatly, est lisible ici. Nous n’avons pas reçu de réponse suffisamment détaillée à notre lettre pour qu’elle mérite d’être publiée.

Un dossier préparé par Sonia Bogdanovsky avec l’aide d’Isabelle Billard, Sophie Lasne et Aude Soubrier.

Elections 2021 : la mixité aux championnats jeunes


La mixité aux championnats jeunes est une de nos demandes principales et la plus ancienne. Nous sommes persuadé-e-s, depuis longtemps, que pour que les jeunes joueuses s’améliorent, mais aussi pour que tous les joueurs considèrent la mixité comme une évidence, il faut que filles et garçons jouent ensemble aux championnats départementaux, régionaux et nationaux. Cela en établissant deux classements, un féminin et un mixte, pour éviter la disparition des joueuses à partir d’un certain niveau de qualification. Disparition qui serait la conséquence du faible nombre de joueuses : il y a actuellement moins de très bonnes jeunes joueuses que de très bons jeunes joueurs.

Concernant les championnats qualificatifs départementaux et régionaux, les listes Unité et Ouverture se prononcent pour, à condition que les organes déconcentrés (c’est à dire les comités départementaux et les ligues qui organisent ces championnats) souhaitent le faire. À noter que la liste Unité nous dit qu’elle trouve cela justifié car à ces niveaux filles et garçons ont des Elo qui ne sont pas si inégaux, tandis qu’Ouverture considère « avoir le devoir de les convaincre que la mixité des qualifications départementales et régionales représente une réelle opportunité pour nos joueuses ». Ce qui est important : si on n’incite pas les organes déconcentrés à le faire, en leur montrant que rien ne va s’écrouler en faisant le choix de la mixité, ils ne le feront pas. Rappelons que plusieurs ligues font déjà jouer filles et garçons ensemble, dont l’Île de France, l’une des ligues les plus importantes en nombre de licencié.e.s. La liste Ouverture propose de débuter par les petites catégories (U8 et U10), puis de passer progressivement aux autres. Les joueuses pourront concourir simultanément pour une qualification en mixte et en féminin, ce qui est très important car actuellement certaines Ligues leur demandent de choisir avant la première ronde le tournoi auquel elles veulent se qualifier. Or c’est pendant les qualifications  que les joueuses peuvent se rendre compte que jouer « contre les garçons » est à leur portée.

Pour les championnats nationaux, nous constatons une vraie différence de point de vue entre Unité et Ouverture. Sophie Milliet, numéro 2 d’Unité, considère qu’il est plus motivant pour les filles de jouer en catégorie féminine, pour se fixer des objectifs « atteignables » et de laisser celles qui le veulent jouer en mixte.
Le problème que pointait du doigt sur notre site Mathilde Choisy en 2015  c’est que laisser les filles jouer entre elles leur offre des tournois moins sportifs et ne les incite pas à progresser autant qu’elles le pourraient, sans même qu’elles s’en aperçoivent : 

« Quand on est enfant, on rêve d’avion, de voyage, d’équipe de France et puis « Europe » et « Monde », ça sonne tellement bien ! Avec le recul, mes ambitions étaient bien ridicules. Mais quand on est gamine, la simple idée d’être privée de cette récompense parce qu’on s’engage dans un championnat plus fort est rédhibitoire. On ne s’imagine pas une seconde que le fossé va se creuser jusqu’à devenir un gouffre et on se réveille à 20 ou 25 ans en se disant juste « Merde ». »


Pour pallier ce problème, Unité propose néanmoins la possibilité de pouvoir être sélectionnée en équipe de France, pour les jeunes joueuses du national mixte jeune, sur dossier. Ce qui peut être une solution, mais qui existe en partie déjà (le Pôle Espoir de la FFE peut sélectionner aux championnats d’Europe et du monde des joueurs et joueuses qui n’ont pas terminé premier.ère.s de leur championnat, mais sans les financer autant que les champions de France). Ce qui  manque dans cette proposition d’Unité, c’est la part d’incitation, indispensable à nos yeux. Les jeunes joueuses auront-elles envie de faire ce parcours ? Qui le leur conseillera ? Les clubs se sentent valorisés par des titres de championnes (et peuvent recevoir pour cela de meilleures subventions), tout comme certains parents. Les filles risquent donc d’être poussées par leur entourage à jouer en catégorie féminine, pour avoir l’assurance d’un titre. Et on se retrouvera face au même problème : des filles qui croient que le mixte, c’est « chez les garçons », que « c’est plus dur » et qu’elles n’ont rien à y faire. Et des garçons qui considèrent que les filles sont nécessairement plus faibles, puisqu’on leur réserve des tournois où elles sont entre elles. Plusieurs jeunes joueuses ont rapporté que les filles jouant en catégorie mixte étaient moquées par les garçons et « attendues au tournant » en cas de mauvaise performance.

Unité estime aussi que « la suppression de toutes les compétitions féminines n’ayant en aucun cas démontré auprès de nos voisins son efficacité pour accroître le nombre de joueuses, il convient d’avoir une approche pragmatique et apporter avec les organes déconcentrés des engagements concrets. » C’est aussi ce que nous a fait remarquer la liste Ouverture : la peur que des championnats uniquement mixtes fasse baisser le nombre de joueuses comme cela a pu arriver à l’étranger. En d’autres termes, on nous dit qu’en faisant jouer les filles dans des championnats plus sportifs, elles décident d’arrêter de jouer. Ce qui est peut-être vrai. Mais alors, pour contrer ce problème, il faut trouver des moyens de faire que les filles se sentent à l’aise dans un championnat mixte. Rappelons-le, ce n’est pas aux filles de s’excuser d’être mal accueillies par certains garçons ! Il faut qu’elles puissent trouver en mixte la convivialité qu’elles ressentent dans un championnat féminin. Il y a certainement des solutions à trouver de ce côté-là.

Le programme d’Ouverture indique qu’il faut d’abord que les championnats de Ligue soient mixtes pour que les Championnats Nationaux le deviennent, et qu’une évaluation de la situation sera faite à mi-mandat. Ici, on a la sensation d’un serpent qui se mord la queue : les championnats nationaux deviendront mixtes quand les régionaux seront mixtes… alors que des championnats de France qui restent séparés entre le mixte et le féminin n’inciteront pas les ligues à faire jouer tout le monde ensemble. Dans une discussion de vive voix avec Eloi Relange, suivie d’échanges par mails, nous espérons l’avoir convaincu qu’il est possible de passer directement à la mixité totale aux championnats de France Jeunes. Nous l’avons senti réceptif à nos arguments, notamment sur les questions pratiques. Nous espérons donc pouvoir arriver à la mixité aux championnats nationaux dans de bonnes conditions pour tous et toutes dans un avenir proche si cette liste est élue. 

Nous n’indiquons pas de réponse de la part de la liste Un temps d’avance, car nous n’avons pas reçu de réponse sur cette question. Cette absence de réponse et le fait que Bachar Kouatly, à la tête de la FFE depuis 2016, n’ait jamais cherché à rendre mixtes les championnats de France jeunes nous semblent néanmoins une bonne indication de ce que cette liste compte ne pas faire sur ce point.

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Elections 2021 : propositions des listes pour féminiser les clubs

La FFE compte moins de 20% de licenciées. Il faut que ce taux augmente. D’une part parce que gagner des adhésions féminines, c’est gagner des licences : la marge de progression des adhésions féminines est réelle, comme l’a montré l’engouement autour de la série Le Jeu de la Dame. Pour que cet intérêt ne soit pas qu’un feu de paille, il faut que les joueuses se sentent bien en club. Dans un milieu à 80% masculin, certains hommes peuvent se permettre des blagues lourdes, des attitudes désagréables, ou tout simplement mal considérer les joueuses et leur donner envie de fuir clubs et tournois. Un meilleur taux de féminisation permettrait sans doute de réduire ces problèmes. Voici notre analyse de ce que proposent les candidats à la présidence de la FFE pour cela.

Le plan de féminisation
Vous souvenez-vous  du plan de féminisation de la FFE de 2019 ? Il nous avait enthousiasmé-e-s (lire ici et ) avant que nous soyons très énervé-e-s par le non-respect de sa promesse d’atteindre la parité dans les équipes d’arbitrage aux championnats de France. Si Laurent Freyd a finalement rempli cet engagement pour les championnats de France 2020 (annulés depuis) d’autres promesses n’ont pas été tenues par l’équipe actuellement en place : qu’a-t-on fait pour « éradiquer les attitudes sexistes » ? Le séminaire « exposant la réalité de la vie de président.e de club » a-t-il eu lieu ? Y a-t-il plus de formatrices et d’arbitres femmes ? La FFE devait par exemple « créer une politique tarifaire favorisante lorsque les stages d’arbitrage sont mixtes », pourquoi cela n’a-t-il  pas été fait ? (Rappelons que le plan de féminisation date du printemps 2019, soit un peu moins d’un an avant le premier confinement, il y avait largement le temps d’adapter la politique tarifaire pour les stages qui ont eu lieu après.)

Globalement, ce plan enthousiasmant a donc très imparfaitement été mis en oeuvre et est un échec pour ce qui est des objectifs chiffrés. Que va-t-il devenir avec les listes actuellement candidates à l’élection du mois prochain ?

On constate que l’équipe en place, qui porte la liste Un temps d’avance, est fière d’intégrer ce plan dans son bilan. Durant la soirée de présentation de sa liste où il parlait « féminisation », Bachar Koutly a répété plusieurs fois « nous avons fait le plan de féminisation ». Pourquoi se vanter d’avoir fait un plan que l’on a si peu appliqué ? Tout simplement parce qu’un plan de féminisation est une obligation du code du sport qu’il fallait remplir pour garder l’agrément du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il était nécessaire d’avoir un plan, sa réalisation était secondaire. 
On est alors en droit de douter de la réalisation des nouvelles promesses de féminisation de la liste Un temps d’avance, surtout qu’elles ne sont pas accompagnées des moyens de leur mise en œuvre. Cette liste nous promet par exemple de nouveau de féminiser le corps arbitral, mais ne nous dit pas comment il compte faire. Tout comme elle vise 25% de licenciées à l’horizon 2024, sans vraiment s’en donner les moyens. La liste recycle aussi des promesses du plan de féminisation qui n’ont pu être appliquées pour cause de crise sanitaire : le programme « parraine ta copine » qu’on nous promet en juin prochain était par exemple déjà prévu pour mars 2020.

De la part d’Ouverture, nous avons eu des réponses très détaillées sur tous les aspects du plan de féminisation. Cette liste compte par exemple garder le label club féminin en le faisant évoluer vers un label mixité, et propose également que  la semaine des échecs au féminin devienne plus axée sur la mixité. Cela nous semble intéressant car nous avions été choqué.e.s de l’aspect « Maman va au salon de thé » du label club féminin.

Du côté d’Unité nous n’avons pas eu de réponse directe sur le plan de féminisation, mais uniquement sur certains aspects que nous allons détailler ci-après.

Que proposent les listes pour recruter plus de licenciées et faire en sorte qu’elles restent dans les clubs ?

Dans la vie des clubs : À Un temps d’avance, on compte « créer un dossier thématique sur « Comment développer les Échecs au féminin » : plan de communication, guide d’accueil, mécénat, parrainage, etc. » tandis que chez Unité on veut « sensibiliser et soutenir les clubs en leur fournissant des supports pédagogiques pour la rédaction d’un plan de féminisation qui a pu réussir dans d’autres clubs ». Cela nous semble une bonne idée, à  condition  de  mettre  les  moyens  de  le  faire sérieusement. C’est à dire commencer d’abord par un travail approfondi d’étude et de récolte des différentes pratiques des clubs sur ce sujet, puis d’évaluation de ces pratiques. 
Comme pour le plan de féminisation de la FFE, rappelons qu’un plan c’est très bien, mais qu’il ne sert à rien s’il n’est pas mis en œuvre. Il faudra donc, si ces listes arrivent à la tête de la Fédération, qu’elles sachent motiver les clubs, notamment en leur rappelant que les nouvelles joueuses ne seront pas seulement « des féminines », cet animal étrange qu’on croise parfois, mais des membres à part entière d’un club, et qui sont là pour participer à son présent et à son avenir.

Chez Ouverture, on propose d’aider les clubs grâce à la mise en place d’une plateforme « pour mieux  comprendre les subventions possibles pour le développement de la pratique sportive féminine, et en bénéficier ». Il est clair qu’il est important de faire comprendre à certains clubs que les joueuses sont aussi un moyen d’avoir des subventions, ce qui signifie qu’elles ne sont ni une charge ni une obligation mais bien une chance pour eux.

Du réseau et des formation pour que les femmes accèdent à des fonctions de dirigeantes : Un temps d’avance propose d’étendre Le Club des dirigeantes « à l’ensemble des dirigeantes de France (clubs, CDJE, ligues, commissions). » Mais qu’est-ce donc que le club des dirigeantes ? Il s’agit d’un réseau qui a été créé en novembre dernier et qui, pour l’instant, ne regroupe que les directrices régionales des échecs au féminin et des membres de la Direction Nationale des Échecs au féminin. C’est surement très bien que ces directrices puissent échanger leurs expériences, même si on peut au passage se demander pourquoi les responsables des échecs au féminin devraient toujours être des femmes (tout comme les autres postes régionaux n’ont rien de spécifiquement masculin). Ce club serait donc étendu à toutes les femmes qui ont des responsabilités en tant que dirigeantes club, de comité départemental, de ligues ou de commission. 
C’est un sujet sur lequel nous sommes partagé-e-s à Échecs et Mixte. Ne s’agirait-il que d’une usine à gaz sans intérêt ? Est-ce uniquement de l’entre-soi ? À quoi ça cela servira-t-il ? Cela peut-il aider les présidentes de club d’échanger sur des problèmes qu’elles vivent, de se rendre compte par exemple que certaines attitudes machistes qu’elles constatent n’existent pas que dans leur propre club, pour trouver ensemble comment les contrer ? Ce qui est certain est qu’un tel club de dirigeantes ne peut fonctionner que s’il se réunit régulièrement, notamment en présentiel, qu’il est animé par des personnes conscientes des problèmes réels, et qu’il n’est pas qu’une noix creuse qu’on annonce sur le site FFE puis qu’on oublie.

Dans les propositions de la liste Ouverture, on trouve aussi un club des 100 dirigeantes, mais cette fois non-réservé à celles qui dirigent déjà. Il s’agit plus, quand on regarde dans le détail, d’une formation à l’usage des présidentes ou futures présidentes de club, aussi bien pour apprendre à s’affirmer qu’à gérer un club. Cette proposition semble très intéressante, elle demandera un véritable engagement de la part de la FFE, elle n’est pas simple à mettre en œuvre, mais elle peut donner des résultats très positifs.

Des formations contre le sexisme : le plan de féminisation présenté au printemps 2019 annonçait la « création d’un module de formation pour sensibiliser les initiateurs et formateurs », avec notamment la « mise en place d’une formation à la gestion du jeune public féminin en direction des dirigeants et des éducateurs (accueil des femmes) incluant une campagne visant à repérer et éradiquer les attitudes sexistes (déconstruction des stéréotypes sexués des encadrants, agressions verbales, etc.). » On peut douter que cela ait été réalisé quand on constate que les descriptifs des stages de formation pour les initiateurs (DIFFE) et les animateurs (DAFFE) datent tous de novembre 2014 et ne mentionnent nullement une quelconque lutte contre le sexisme. Un temps d’avance, liste menée par l’équipe en place – si fière d’avoir rédigé ce plan – ne parle d’ailleurs pas dans son programme de violences sexistes ou de stéréotype de genre. Il traite de la lutte contre « toutes les formes de violence » mais quand on regarde dans le détail on voit que cela concerne surtout les violences contre les enfants et la pédophilie. C’est totalement nécessaire, mais nous nous inquiètons que les violences envers les femmes, notamment verbales, les stéréotypes de genre (combien de fois a-t-on entendu « c’est des histoires de nanas » à propos d’un problème entre deux joueuses ?) ne fassent pas l’objet de formation pour savoir les repérer et les contrer. 

Les deux autres listes proposent au contraire de travailler sur ce sujet précis. Ouverture propose un programme détaillé qui va de la sensibilisation des diplomé-e-s de la FFE (sans doute les formateurs-trices et les arbitres) à la lutte contre les stéréotypes de genre, en passant par la promotion de la mixité notamment en créant des « référents mixité » pour chaque ligue, et par la sensibilisation et l’échange d’expériences lors des championnats de France Jeunes. Du côté d’Unité, on prévoit de « former les présidents et les animateurs aux questions d’égalité et de respect dans l’enseignement du jeu d’échecs pour faire cesser certains comportements misogynes. » C’est aussi positif, mais nous nous demandons comment inciter les présidents de clubs à suivre des formations, alors que leur charge est déjà lourde. S’il s’agit de formations optionnelles, on peut douter que ceux qui les suivront soient ceux qui en ont le plus besoin, car personne ne se sent jamais sexiste. Nous aimerions aussi savoir qui donnera ces formations : la FFE elle-même ? Un partenaire externe ? Ouverture a pris pour partenaire Egal’Sport, un collectif spécialisé dans l’égalité femmes / hommes dans le sport ; nous espérons que si Unité est la liste majoritaire, elle s’inspirera de cette idée pour travailler avec ceux qui ont de l’expérience dans le domaine des formations contre le sexisme. Nous sommes dans tous les cas heureuses et heureux que ces deux listes fassent figurer cette question dans leur programme car la question du sexisme dans les clubs ou en tournoi est extrêmement importante pour le bien-être des joueuses et des joueurs.

Des mesures pour fidéliser les jeunes : nous avons remarqué dans les programmes deux mesures pour garder les adolescent-e-s en club lorsqu’ils et elles grandissent. Ce ne sont pas des mesures spécifiques en faveur des jeunes filles, mais comme nous savons que la désaffection des joueuses est particulièrement forte à cet âge, il est intéressant de les noter. Un temps d’avance propose en effet de responsabiliser les jeunes à l’adolescence pour leur donner envie de rester au club, aussi bien en leur faisant faire de l’arbitrage qu’en leur donnant des responsabilité associatives. Du côté d’Unité, on souhaite motiver les jeunes joueurs avec un système d’objectif par paliers (par exemple viser à se qualifier aux championnats de France, puis à être dans les 10 premiers, puis… etc.) Pourquoi pas ? Nous ne savons pas si ça marchera, mais c’est sans doute à tenter. On peut en tout cas se réjouir que ces listes recherchent des solutions pour cette classe d’âge.

Smart Girls : sur le programme Smart Girls, tout le monde est d’accord. Rien ne fait autant l’unanimité entre les listes. Si Unité compte y ajouter des masterclass de grandes joueuses ou si Ouverture compte y créer des équipes et y récompenser des jeunes joueuses, les trois listes souhaitent le poursuivre. À se demander pourquoi on n’a pas l’idée de nouveaux programmes de ce type, où on enverrait les clubs chercher de nouvelles adhérentes. (On rappelle au passage que pour que ces nouvelles adhérentes restent, il faut, comme toujours, que les clubs sachent leur en donner envie). On peut juste regretter que la gratuité de la licence la première année pour les participantes à Smart Girls ait été abandonnée et que personne n’envisage d’y revenir.

Voici donc notre analyse des propositions des trois listes sur la féminisation en clubs. Globalement, la liste Un temps d’avance nous semble proposer peu de réelles nouveautés, recyclant surtout les propositions précédentes du plan de féminisation. Unité a des propositions intéressantes, mais on sent surtout une vraie réflexion sur la mixité et le travail pour sortir des stéréotypes de genre de la part d’Ouverture.

Pour revenir au sommaire de notre dossier sur les élections de 2021 au Comité Directeur de la FFE, il suffit de cliquer ici.

La réponse à notre lettre de la liste Unité

Après notre lettre aux candidats au Comité Directeur de la FFE, nous avons reçu le programme pour le secteur féminin de cette liste. Nous publions ici la réponse que nous a envoyée Sophie Milliet, la numéro 2 de cette liste, à l’intérieur de notre dossier sur les élections 2021.



Le 10 février 2021

Chères Aude et Sonia,

J’espère que je pourrai vous apporter quelques éléments de réponses par rapport à vos interrogations concernant notre programme pour lequel je me suis investie pleinement et je tiensà vous répondre point par point.

1) Concernant le programme de formation global.

Un très grand nombre de clubs sont confrontés au problème des jeunes filles qui arrêtent versl’âge de 12/13 ans. Une technique de motivation, couramment utilisée dans le domaine du sport, est de se fixer des objectifs par pallier (par exemple: top10 aux championnats de France jeunes,podium, titre dans les compétitions individuelles et par équipes, classement élos). C’est cette méthode qui m’a permis d’avoir mon parcours.

Le livret de compétence avec test de niveau, le programme de formation fédéral avec les masterclass dans les clubs sont de nature à permettre aux enfants d’évoluer dans leursprogressions. La fédération va s’occuper de proposer une formation globale incluant toutes lesquestions évoquées en distanciel avec la direction des jeunes et du numérique.

La formation est le moyen que la fédération et les clubs peuvent donner à ces jeunes pour atteindre leurs objectifs (sans entraînements, pas de résultat) C’est donc un élément très important dans le programme de féminisation.

2) Sur l’organisation de tournois à normes

Concernant les tournois à normes que Joël à organisé déjà (le dernier en date je devais jouer à Chalons-en-Champagne) et qui se ferait sous l’égide de la FFE , bien entendu qu’il s’agit d’intégrer aussi bien des joueurs que des joueuses qui aspirent à réaliser des normes. Je crois d’ailleurs savoir que Joël a toujours proposé à des fortes joueuses de participer à ses tournois.

3) Sur les championnats de France jeunes

Par mon expérience personnelle avec les championnats jeunes, je suis convaincue qu’il est très important de garder les tournois féminins et mixtes. C’est la position de la liste Unité.

La participation à un championnat de France jeunes est une source de motivation. Jouer dans lacatégorie féminine permet de se fixer des objectifs atteignables pour les joueuses qui nedominent pas leur catégorie dès le plus jeune âge. A mon avis, c’est un élément essentiel pourinciter les jeunes filles à continuer la compétition.Celles qui le souhaitent peuvent toujours fairele choix de jouer en mixte.

Nous proposons d’ouvrir la sélection des jeunes aux championnats internationaux sur un dépôt de dossier, qui sera évalué par une commission. Les filles auront donc la possibilité d’accéder à ces championnats dans la catégorie féminine en jouant le championnat de France mixte.

Par contre, nous sommes plutôt favorables à des championnats départementaux et régionaux mixtes. Ceci étant justifié par un plus faible nombre de participantes et à une différence de niveau moins importante à l’échelle des régions et départements. Mais, cette décision revient aux organes déconcentrés.

4) Concernant la formation diplômante.

Nous pensons que la complexité des diplômes de formation est un gros frein à ce que les femmes passent ce diplôme.

Nous constatons aussi que les clubs avec des entraîneurs femmes ont tendance à avoir un nombre plus important de féminines. Il est donc important de proposer une nouvelle mesure.

Le système de validation d’acquis permet de simplifier cette formation en proposant uneformule qui sera aussi plus adaptée à certains profils pouvant justifier d’une expérience. Par exemple : une ancienne joueuse d’équipe de France, qui souhaiterai devenir entraineur a forcément une expérience qui lui donnerait déjà un bon niveau pour enseigner le jeu d’échecs.

C’est le rôle de la fédération d’aider les joueuses de haut-niveau dans leur reconversion.

Evidemment, si un homme justifie aussi d’une expérience, il pourra bénéficier de ce système devalidation d’acquis.

5) Concernant la réforme des interclubs féminins.

La situation actuelle est :

  • la N1 féminine comporte seulement un week-end (joué au mois de mai) avec 3 parties.
  • la N2 féminine manque d’une véritable structure et a une formule très variable selon les régions.La première phase (pour celles qui en ont une) ne se joue qu’en février avec 3 parties maximum(souvent c’est 1 ou 2 parties). Je vous invite à aller consulter les résultats des années précédentes pour constater le manque total de lisibilité de la formule.

Cette compétition avec si peu de parties, commençant tard dans la saison n’est pas satisfaisante.

Nous souhaitons que la compétition commence plus tôt et comporte 5 à 7 parties. Cela est tout à fait compatible avec la possibilité de jouer en interclubs mixte.

La création d’équipes au-niveau départemental et régional a pour but d’aider les clubs, qui ont très peu de féminines. L’idée est de constituer des équipes de joueuses de différents clubs mais d’un même département et d’organiser des matchs inter-départementaux au sein d’une même région.

Ces 2 mesures complémentaires vont permettre de créer un esprit d’équipe qui vont motiver les joueuses à continuer la compétition.

6) Concernant le lien joueuse amatrice et joueuse de haut-niveau.

A l’heure actuelle les initiatives telles que simultanée, masterclass…. sont à la charge quasi totale des clubs, ligues organisateurs ou du secteur privé.

Nous souhaitons que la fédération organise 4 stages dans l’année pour les équipes de France (cela n’existe quasiment pas aujourd’hui) et dans le même lieu proposer des masterclass pour lesjoueu(euses)rs amateurs ou un événement qui rentre dans le cadre du programme Smart girls, ce qui permettrait d’avoir ce lieu d’échange.

Les contrats équipe de France n’ont pas à se limiter aux seules participations dans les championnats par équipes. On souhaiterait proposer aux joueurs d’inclure dans leur contratavec la fédération une ou plusieurs interventions dans les clubs et/ou écoles. Même des petits clubs pourront être soutenus par cette mesure.

Les joueu(rs)ses de haut-niveau, en partageant leur expérience pourrait aider à faire le lienscolaires-clubs.

J’espère , Sonia et Aude , que cette réponse sera de nature à répondre à vos légitimes interrogations.

Cordialement,

Sophie Milliet, Liste Unité FFE

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