« Pour moi, c’était un tournoi normal. »

Eva Perles est une jeune joueuse de 9 ans. Elle a poussé il y a trois ans la porte du club Marseille Échecs. Depuis ses débuts dans la compétition, elle participe uniquement aux championnats jeunes mixtes. Elle s’est qualifiée en 2018 pour les championnats de France poussins mixtes.

Je remercie chaleureusement Eva et son père, Michel, d’avoir accepté de répondre à nos questions.

Aude : Bonjour Eva, peux-tu nous raconter comment tu es arrivée aux échecs et dans un club ?

Eva : Je cherchais une activité et un jour, en allant chez le docteur, on est passés juste devant le club. On s’est dit que je pouvais essayer. J’ai bien aimé et je suis restée. On m’a demandé au fur et à mesure de jouer des petits tournois, et ensuite j’ai bien voulu faire un grand tournoi, pour essayer. Et ça aussi j’ai bien aimé.

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Joueuse de club par Sonia Bogdanovsky

Je suis ce qu’on appelle une « joueuse de club ». J’ai 38 ans, je joue depuis que j’en ai 27. Mon élo oscille entre 1500 et 1600. J’ai toujours habité en région parisienne, j’ai connu deux clubs différents, je n’ai bien sûr jamais été rémunérée pour jouer. Je fais aussi de l’arbitrage, je suis devenue AF3 il y a un an (ce qui permet par exemple d’être arbitre principale d’un tournoi sans normes) mais je n’ai pas beaucoup exercé, j’essaye d’arbitrer plus cette année.

L’échiquier féminin
Quand je me suis inscrite en club, je voulais progresser aux échecs, prendre des cours, mais je n’avais pas pensé faire de la compétition. Comme dans mon club la licence était gratuite pour les femmes, je me suis retrouvée avec une licence A et, un jour, on m’a demandé de venir remplacer quelqu’un dans une équipe mixte, je crois que c’était de la N5. Ça m’a vraiment plu, j’ai été surprise. A l’époque, je finissais mes études et je ne pense pas que je me serais payé une licence A directement, c’était trop cher pour moi. La licence offerte venait de ce qu’ils pouvaient avoir besoin de joueuses en N3, donc d’une certaine façon, c’est vrai que c’est l’obligation d’avoir des féminines en nationale qui m’a amenée à la compétition. Après, j’aurais pu aussi m’y intéresser par un autre biais, peut-être au bout de quelques années.

J’ai pas mal joué en N2 et en N3 dans le cadre de « l’échiquier féminin », qui est en fait l’obligation d’avoir au moins une joueuse et un joueur de nationalité française par équipe (sauf que l’homme, il est facile à trouver.) Actuellement, il y a une joueuse à plus de 1800 dans la N2 de mon club, mais elle est souvent indisponible pour raisons professionnelles, alors j’assure ses remplacements. J’ai tenté, une année, d’être à la fois présente en N4 où je me sentais à l’aise, à mon niveau, et d’aller faire des remplacements en N2 quand la première féminine n’était pas disponible. Sauf qu’avec la règle des trois matchs (une fois que vous avez joué trois matchs durant la saison à un niveau, vous ne pouvez plus redescendre dans les divisions inférieures) il y a un moment où ce n’est plus possible et où il faut dire adieu à l’une des deux équipes.

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Mathilde Congiu sur Chess24

A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le site Chess24 a donné la parole à des joueuses de haut niveau. C’est ainsi que Mathilde Congiu intervient pour donner ses impressions personnelles sur la situation actuelle des femmes aux échecs et pour présenter l’association Échecs & Mixte !

Pour celles et ceux qui lisent l’espagnol, c’est ici.

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Et si on arrêtait de se battre ? par Mathilde Choisy

 

J’ai appris à jouer aux échecs en famille durant l’été 1995 avant de rejoindre dès la rentrée 1995 l^A8FC8B81C816247349C98AE58C3FBC1E5AFCFB2CFB7AF2560F^pimgpsh_fullsize_distre club d’Agneaux Saint-Lô. J’ai eu la chance de tomber dans une région où les catégories étaient mixtes lorsqu’il n’y avait pas assez de joueuses et lors de mon premier championnat de Basse-Normandie en février 1996, les petites poussines jouaient avec les petits poussins. J’ai remporté ce championnat, en mixte, et jouer avec les garçons les qualifications départementales ou régionales est devenu une banalité.

J’étais par la suite qualifiée d’office aux championnats de France jeunes tous les ans. Le comité et la ligue m’autorisaient à jouer les championnats qualificatifs soit dans la catégorie féminine au-dessus (j’ai joué une fois en pupillettes lorsque j’étais poussine), soit chez les garçons (c’est arrivé une dizaine de fois). Après avoir gagné plusieurs fois chez les garçons, j’ai d’ailleurs arrêté de jouer les qualifications, d’abord départementales puis régionales parce qu’elles n’avaient plus d’intérêt sportif.

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Parcours d’une joueuse d’échecs semi-professionnelle

Après mes études d’urbanisme, j’ai décidé de prendre un temps pour me consacrer exclusivement aux échecs. J’ai donc été semi-professionnelle voire professionnelle pendant presque deux ans. C’est pourquoi je voudrais retracer ici mon parcours et faire partager mon sentiment à propos de la mixité aux échecs.  

J’ai commencé les échecs à 6 ans ; c’est mon père qui m’a appris. J’ai d’abord regardé mon frère et mon père jouer ensemble avec une admiration sans borne. Puis ce fut à mon tour d’apprendre les règles. Peu de temps après mes parents m’inscrivaient dans le club d’échecs d’Ermont, la ville de mon enfance et de mon adolescence. Je me débrouillais franchement bien : après quelques mois d’échecs, j’ai fini 4ème dans un petit tournoi avec les enfants. Ce tournoi était mixte, comme tous les tournois du dimanche organisés pour les enfants. Je finissais très souvent aux places d’honneurs, plusieurs fois première, devant des garçons bien entendu et personne ne s’en étonnait. J’ai même gagné un tournoi en étant surclassée de deux catégories. Les gens venaient féliciter mes parents et quelques entraîneurs s’intéressaient même à moi. Tout commençait donc fort bien.

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