Du 27 juin au 4 juillet 2015, se déroule dans la charmante bourgade de Villard de Lans l’Open international d’échecs organisé par le club d’échecs auquel je suis inscrite, l’échiquier Grenoblois. Je participe au tournoi en tant que simple joueuse et le premier jour, j’ai demandé au président du club l’autorisation -qui m’a été donnée- d’afficher sur le panneau prévu pour les annonces diverses le petit texte qui va avec le bulletin d’adhésion à Echecs & Mixte !, parce que je suis aussi présidente de cette association. J’ai ajouté à la main sur la feuille que pour tout renseignement supplémentaire, les personnes intéressées pouvaient s’adresser soit à Fabien Libiszewski, dans le tournoi A ou à moi-même, dans le tournoi B.
Les « féminines » sont d’abord des joueuses d’échecs
Récemment, sur un forum échiquéen bien connu, un club publiait une annonce pour un tournoi féminin, et le premier commentateur, taquin, de s’exclamer « C’est bien la peine de signer des pétitions… » – faisant bien sûr allusion à la genèse épique d’Échecs & Mixte !
Après quelques échanges habituels sur le sujet, l’annonceur pose la question fatidique :
« A part boycotter (!) les tournois féminins, que proposez-vous concrètement pour faire avancer les échecs féminins ? »
Focus sur Sandra Roubin, représentante des joueuses à la Fédération Royale Belge des Échecs
Sandra Roubin est représentante des joueuses à la Fédération Royale Belge des Echecs depuis 2013. Elle est aussi titulaire d’un master en sociologie-anthropologie. Son mémoire, écrit en 2014, est intitulé « Échecs et genre – À propos de la pratique du jeu d’échecs en club ». Il vient d’être récompensé par le deuxième prix 2015 de l’Université des Femmes (prix qui récompense chaque année des mémoires en études de genre). Pour l’occasion, nous reproduisons ici un de ses articles, paru dans Le pion f n°164 d’octobre à décembre 2014.
Les femmes et les enfants d’abord (!?)
Faisant suite au premier volet consacré à l’état des lieux de la diversité des adhérent(e)s de la FFE, et à la demande générale (plus exactement, de ceux qui se sont exprimés sur le site), voici le résultat de mes réflexions sur la population échiquéenne française, du moins celle qui possède une licence. Comme vous le laisse deviner le titre, je me suis particulièrement attachée à décortiquer les profils des jeunes et des féminines, en gardant à l’esprit qu’un adhérent de la FFE peut être les deux à la fois ou ne répondre à aucun de ces critères.
Site WEB: ça démarre !
Comme vous avez pu le constater en musardant sur le site, celui-ci n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière mais les rubriques s’étoffent. En dehors des billets d’humeur, qui abordent de façon humoristique (du moins je l’espère !) des sujets de fond (si, si, lisez bien), dans les temps à venir, la série « parité, égalité, comptabilité » [1] présentera un panorama aussi complet et détaillé que possible de la situation actuelle à la FFE : des chiffres, des chiffres et encore des chiffres mais, j’en suis convaincue, des chiffres naissent les idées. Notre association n’a pas pour seul but de mettre à plat la situation actuelle et elle est aussi force de proposition, pour preuve la proposition alternative à la `féminine obligatoire’, véritable casse-tête des présidents de clubs. Nous préparons également des interviews et une étude sur les championnats départementaux.
Pour l’heure, n’hésitez pas à nous faire part de vos attentes et suggestions via le site, comme certains l’ont déjà fait et si vous soutenez les idées que nous défendons, adhérez et faites adhérer votre club d’échecs !
Isabelle Billard
[1]: pour vous pousser à surfer sur le site, les titres des différents numéros de la série n’auront pas de lien direct entre eux…
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Parité, égalité, comptabilité : Episode I.
Un des buts affichés de l’association Echecs & Mixte ! est de proposer des mesures en faveur de la mixité aux échecs. Dans un précédent texte d’accueil, j’ai défini ce que pour moi le terme mixité signifiait dans le monde des échecs. Cette définition étant maintenant posée, ce texte est le premier d’une courte série visant à un instantané de la situation actuelle, afin de savoir d’où nous partons, puisque nous savons où nous allons. Cette tâche devra être répétée à intervalles réguliers, afin de juger de l’évolution, et ce suivi est également un des objectifs d’Echecs & Mixte ! Bien que l’association, ne reculant devant aucun sacrifice, ait une vision mondiale du problème, pour cette fois, nous nous limiterons à balayer devant notre porte, c’est-à-dire à examiner les chiffres de la seule FFE (1).
Le cavalier de ces dames
Pour aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je ne vous parlerai pas du jeu d’échecs et mon propos sera tourné vers l’une des deux autres FFE, j’ai nommé la Fédération Française d’Equitation.
Commençons par un petit retour en arrière sur l’art du cheval à travers les siècles. Je pense que tout un chacun tombera immédiatement d’accord que, jusqu’à ces derniers temps, l’équitation était une activité quasiment masculine, et le monde du cheval un monde d’hommes. Je n’en veux pour preuve que l’absence assourdissante de cavalières dans l’histoire : Tout à trac, il ne me vient à l’esprit que les amazones, demi-femmes puisqu’à demi-seins, Jeanne D’arc, brulée vive entre autre parce qu’elle avait refusé de reprendre ses habits féminins qui l’empêchaient de monter à cheval comme un homme et Lady Godiva, dont une seule (courte) promenade à cheval est répertoriée. A l’inverse, entre la garde républicaine, les uhlans ou Attila, j’en oublie, qu’ils me pardonnent, la mémoire collective est pleine de fringants cavaliers. Pour les temps récents et moins barbares, mentionnons Pierre Durand, dont le patronyme banal est associé au célèbre Jappeloup de Luze, tous les deux médaillés olympiques en 1988 (saut d’obstacle) ou encore Bartabas, et enfin, dans l’imaginaire collectif, Zorro et Lucky Luke.
Proposition alternative à la `féminine obligatoire’
Mes réflexions sur la mixité aux échecs ne s’arrêtent pas aux championnats de France jeunes. Dans mon expérience de joueuse d’échecs, la question de la mixité est aussi fondamentale en ce qui concerne les interclubs. La volonté de pousser à la mixité est à mon sens une excellente chose. Pourtant j’ai longtemps été mal à l’aise avec la règle de la (et donc mon statut de) `féminine obligatoire’. Dans la première partie de ce texte, j’avance quelques inconvénients de la règle actuelle. Dans la deuxième partie, je propose une règle alternative. Enfin, le fichier excel joint à la fin du texte facilite le calcul de la règle alternative.
Nigel : Un peu « short » !
Plusieurs fois vainqueure de Nigel Short, la réaction de la plus forte joueuse au monde, Judith Polgar, à son récent article ne s’est pas fait attendre ! Lisez plutôt ! Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor Aurélie Dacalor
Nigel Short et les femmes
Deux liens correspondant, pour le premier, à une interview de Nigel Short à propos des femmes joueuses d’échecs:
et le second étant la réponse de la bergère au berger, si je puis m’exprimer ainsi:
Ces deux liens sont en anglais et nous ne fournissons pas de traduction globale à ceux qui auraient des difficultés avec la langue de Shakespeare. En revanche, un petit commentaire s’impose avant que nous ne décortiquions ces deux textes : « C’est un peu court, jeune homme »… car, vous l’aurez compris, j’aime bien le théâtre.
Isabelle Billard